mardi 14 décembre 2010

Nouveau blog!

Prosperecock.wordpress.com

vendredi 5 novembre 2010

A force d'attendre on invite le diable

Chère Ange transatlantique,
C’était cette journée d’un de ces hiers. C’était cet octobre. Cet octobre. C’était quelque chose que ce moment. Nous baignions dans l’aube d’un peut-être par une soirée de campagne pour toi, par un midi de feuilles d’érables pour moi. Marionnettes modernes d’un dieu géant ! Géant avec des mains comme des continents. Dieu qu’on est en pensée. Dieu qu’on est partout où on est deux.
Montréal pleurait sa plus belle saison et ses filles sans culottes. La ville se changeait, se faisait belle.
Un peu plus tard tu me parlais. Un arbre jaune en avait des frissons pour moi. Le ciel était haut et moutonné de nuages. Le vent était un berger, le froid son chien. J’avais les yeux éclaboussé de zénith. Une brume blonde déposait son voile. Tu me demandais comment j’allais. Pétards et guitares à mèches survoltées d’ondes.
Karma de bombe.
Invitation sans faire part de tout.
Domino vespéral

Marionnettes modernes ou âmes soeurs par procuration

Pluie de feuilles et Erable rouge, Ciel haut et Nuage mouton, Ivre froid, Gifle Vent et Journée d’hier. Cervelle sèche et Brume de blonde, Pétards et Guitares à mèches emmêlées d’ondes. Karma de bombe tactile.
Pleur de saison et Fille sans maquillage, Ordinateur masqué. Piano du monde, Clavier de l’espace. Tâtons virtuels et Temps-partiel. Chakras, voyageurs invisibles.
Cyber papilles et Pupilles pixels. Chaman de l’internet sans fil. L’intérêt des filles. Marionnette terrible à côté de Marionnette sensible. Marionnette sans cil regarde Marionnette sans fil.
Journée d’hier, Après hier, Journée fragile, Présent passé, Futur proche, Promenade de l’âme, Rêve insensé, Drôle d’accroche, D’un continent à une dame, Pourquoi pas, Traversée sensible.
Ange transatlantique et Domino vespéral/De combien de nuits se souviendra-t-on ?

Elle avait bon goût

Elle avait le goût de passé et de pas assez. Le goût d’opiacée. Elle avait le goût de pêcher. Le goût de se frotter, mordre et lécher. Elle avait le goût de prune et de brume. Elle avait le goût d’être brune. Elle avait le goût de perfusion à la morphine. Le goût imagine-passion. Elle avait le goût d’un rêve flou qui s’écharpe et ronge. Le goût fou qui s’échappe des songes. Elle avait le goût de l’horizon et de l’océan. Le goût d’horizon et d’océan. Elle avait le goût de l’un dans l’autre et de l’un sans l’autre. Le goût de l’un et l’autre. Elle avait le goût de la mer en hiver. Le goût du décalage horaire. Elle avait le goût de boomerang perdu. Le goût de ma langue déchue.

lundi 1 novembre 2010

La légende d'Isidore

Tant d’essais, tant d’échecs !

Et dire que ça n’avait rien avoir avec le hasard, ni même ma volonté, d’ailleurs.
Le destin !
Une seule mort nous est destinée.

On dit que la mort vit grâce à nous.
Mais, au regard de ma vie, je dirais plutôt qu’elle se crève au boulot.
Avec un emploi du temps plus que chargé, sans parler des faussaires, ceux qui essayent sans cesse de désordonner le grand agenda.

Non vraiment ! Elle sait ce qu’elle fait !

On ne trompe pas la mort ! J’aurais dû le savoir !

Au lieu d’essayer de vivre ! Tout bêtement, comme tout le monde.

Tout ça à cause des autres ! Ah les autres ! Quelle illusion ! Quelle illusion de soi !

Mon histoire en est le parfait exemple…

Issu d’une portée de cinq magnifiques chatons chartreux de la noble origine de St-Malot en Bretagne, je précise. Toutes les portes des concours de beauté devaient s’ouvrir à mes grands yeux orange comme toutes les mains des plus grands amateurs auraient rêvé d’effleurer mon doux pelage gris. Mais le destin en avait décidé autrement.

Au bout d’un mois d’existence, une tache blanche, une imperfection comme le stipulait mon dossier, apparaissait au creux de ma gorge faisant de moi un bâtard qu’on s’empressa de vendre. Concepts qui pour moi restent flous.

Adieu les concours, la foule ébahie devant ma beauté, le respect, la gloire ; et bonjour la morne et plate vie de chat de banlieue.

Quoique j’exagère peut-être ? Mes nouveaux adorateurs avaient quand même quelque fascination pour moi. Du moins c’est ce que j’ai cru à force de Sheba au saumon, au canard et autres mets délectables. Jusqu’au jour malheureux où je m’aperçu de la supercherie. Tout ceci visait à endormir ma méfiance. Endormir le mot est juste car quel réveil ce fût lorsque je découvris ou plutôt que je ne découvris rien car il n’y avait plus rien à découvrir entre… entre… entre mes pattes arrières. De nouveau, je ne saisis pas très bien le pourquoi ? Mais je tiens la jalousie de la femme humaine pour responsable de cette trahison.

Mes fiers attributs envolés, mon histoire prît une autre tournure.
C’est même là que commence ma véritable histoire, dans mon jardin.
Le maître de mes infidèles avait fait de ce jardin un véritable petit paradis, sans doute pour se faire pardonner. Un étang carré au bord de la terrasse offrait de varier et d’enrichir la faune locale de carpes japonaises, de grenouilles, libellules et toute une sorte d’insectes marrants qui fluorescent dans le noir. Un cognassier surplombait les plantes aquatiques et portait dans ses branches des bougies aériennes que l’eau copiait étrangement. Ces énormes flammes rouge se retrouvaient un peu partout dans les arbres et ponctuaient les chemins qui partaient de la terrasse et faisaient le tour de la maison. J’aimais les nuits un peu plus froides où je pouvais rester sur la table de la terrasse, en dessous de la vigne à côté d’une immense flamme bleue sous verre. Je pouvais ainsi observer les fleurs s’endormirent, les nénuphars se recroqueviller, sentir l’air se libérer de tous les parfums diurnes et goûter la libre tranquillité de la nuit au coin du feu. Le vent soufflait sur la fleur bleue qui dansait et projetait mon ombre démesurée à travers tout le jardin. Je régnais le soir, des flammes dans les yeux, tel un seigneur obscur à travers les feux de ce qui allait devenir mon enfer. Le jour, je déambulais dans le grand gazon, rôdais dans les haies et marquais mon territoire quotidiennement. J’enquêtais sur mes voisins et voisines à travers le lierre. Je repérais les autres chats du pommier et contemplais les oiseaux dans le chêne. Je méditais auprès de l’arbre où les fruits poussent dans des bouteilles. Je rêvais auprès de l’arbre odorant dont le jeune idolâtre fumait les pousses à sa terrasse personnelle sur le versant est de la villa. C’est dans cette nature domptée de manière surréaliste que je fis mes premières rencontres du sexe féminin, dans cet immense lieu de dévergondage où les chattes abondaient par dizaines. Elles voulaient toutes faire la connaissance du roi de cette cour où j’espérais un miracle. Un roi déchu. Un chartreux châtré.
Malgré tout le désir subsistait. La grande époque du droit de cuissage. Que de courtisanes déchaînées à la pleine lune! La chatte du voisin, de la voisine, la petite perdue… Que de reines d’un soir ! Que de princesses du sud épuisées ! Que de convoitise déchue !
Je m’adonnais à toutes mes envies : félines, grandes, minces, petites énergiques, vieilles expérimentées, jeunes, pucelles. Il n’y avait pas un recoin du jardin, pas un buis, pas une jacinthe qui n’avait pas entrevu l’énergie de mon désespoir. Avec une petite préférence pour les fragrances du Rhododendron. Casanova du quartier Est de Waterloo Faubourg, il fallu peu de temps pour qu’on me choisisse un nouveau surnom : Jet 0, qui visait précisément à se moquer de mon impuissance, mon incapacité à engrosser. Je n’attirai dorénavant plus que les coquines soucieuses de ne pas tomber en cloque. Une sorte de gigolo que les autres mâles dénigraient. Je n’étais plus un fier roi au sommet de sa cour. J’étais devenu la curiosité d’un jardin de passe qui sans l’intervention de mes gardiens auraient été envahi par les envieux.

Ce fût ma première tentative de suicide : du haut d’un cèdre de onze mètres. Un saut qui devait m’inscrire dans les anales des valeureux félidés. Une chute qui aurait symbolisé l’ascension. Ils auraient dit : « Il a osé ! », « Quelle belle mort ! ». Elles auraient dit : « Il était agile ! », « Il était valeureux ! ». Le mythe d’Isidore ! Célèbre comme les chats d’Egypte ou comme le chat de Céline… Au lieu de ça mon indécision m’amena les pompiers. Nouvelle risée !

Je ne suis plus sorti pendant un mois. Un mois à éviter les fenêtres, un mois à me goinfrer. Je grossissais à vue d’œil.
Tout se déroulait comme dans mon plan ! Lorsque j’atteins le poids notable de 7kg500, j’estimai qu’il était temps de passer à l’action.
Plan B, alias l’étang. Il suffisait de s’y laisser couler. L’idée m’était venue lorsqu’on m’avait honteusement trimbalé dans une cage verte fluorescente la nuit et transparente le jour jusqu’à la famille de mes maîtres. Je ne m’attarderais pas à faire la critique de ce moyen de transport tant l’amertume brûle encore mes babines. Soit ! Arrivé chez la famille, je dû faire la connaissance d’une jeune chatte grise et blanche que ses maîtres avaient appelé Patchouli bien qu’elle sente très bon et de son stupide compagnon cocker prénommé Ulysse qui n’empruntait visiblement que le nom du héro. C’est en sirotant un petit lait whiskas dont j’espérais qu’ils fassent la recommandation à mes maîtres que l’anti héro canin en manque d’attention sans doute se jeta dans la piscine. La grâce de l’intelligence ne s’étant apparemment pas attardé sur son sort, il pataugeait misérablement dans la bâche de la piscine qu’il n’avait, disons, pas prise en compte.

Cette fois, je ne lésinai plus, d’ailleurs il n’y avait plus du tout de quoi admirer mon reflet, j’agis et me jetais à l’eau. La suite est moins crédible mais pourtant véridique, un héron me confondit avec une des carpes. Un avis de recherche fût lancé par mes adorateurs et de nouveau les pompiers me récupérèrent, cette fois, dans un nid d’hérons.
J’atteignis dés lors des niveaux de honte, jamais égalés.

Après ça, mes humains crurent bon de m’emmener à l’écart et je les en remercie.
Un mois dans les Ardennes belges ! La campagne, quelle belle contrée ! Si vaste et exempte de tous préjugés. La terre promise ! Avec ses vaches, ses superbes champs, ses bois, ses fermiers si doux qui laissaient toujours traîner devant leur façade une gamelle de lait.
Une nouvelle vie s’ouvrait à moi.
Le rêve atteint l’apothéose lorsque je rencontrai Jules, un persan au long poil fin, toujours propre et bien peigné, toilette impeccable. Nous eurent de merveilleux moments ensembles, à l’ombre des saules pleureurs, à la poursuite du gibier et caetera et caetera… et puis nos discussions ! Quel langage châtié ! J’étais charmé ! J’étais ivre de cet Eden avec lui ! Quel beau pays que l’état d’ébriété !
C’était un véritable hédoniste au corps parfait, à la logique décadente, sorte de charabia dans lequel il mélangeait des petits riens à l’absolu, ne se souciant que de ce qui pouvait améliorer son sort ou sa toilette. Il ne se souciait guère de mon handicap de procréation et au contraire paraissait aimer ma compensation créatrice et artistique. Il m’aiguillait sur des pistes épicuriennes, m’enseignait l’arte du farniente, m’initiait aux coups fourrés qui étaient d’après lui les seuls efforts dignes de ce nom. Sous ses airs aristocratiques somnolait, le vagabond, le ninchat comme je l’appelais. Il espionnait, pistait, volait, chahutait des troupeaux entiers, dormait à la belle étoile, citait Geluck, Garfield et d’autres humoristes car la philosophie l’ennuyait. Il m’apprit énormément sur les hommes et sur leur histoire. Il connaissait la campagne comme sa gamelle et me fit découvrir des animaux dont je n’avais même pas la connaissance, des odeurs de résine si enchanteresses que je faillis défaillir. Jules était l’aventure ! Jules était l’aventure de ma vie ! Mon aventure !
J’étais raid dingue de lui, je buvais chacune de ses paroles jusqu’au jour où il n’avala pas ma déclaration d’amour…
Nous nous ignorâmes dans les derniers instants de mon séjour champêtre.
Je vécu très mal cette déchirure ainsi que mes nouvelles aspirations libérales qui semblaient détoner avec celles de cette fichue campagne conformiste.

Revenu à la ville, désormais gai et toujours autant suicidaire, d’ailleurs plusieurs tentatives d’être écrasé échouèrent. Je fini par espérer que mes conceptions sexuelles aient plus de chances, ici. En effet quelques jouissances me firent presque oublier l’herbe à chat. Mais tout aboutit à une exclusion définitive de mon propre jardin.

Voilà la dernière partie de ma vie se déroule devant la télévision où je digérais passivement la science de mes servants comme les appelait Jules. Enfermé dans ma solitude lorsqu’elle était éteinte, je rêvais de faire de la pub, d’être un acteur ou mieux un artiste qu’on écouterait, j’en profiterais pour théoriser mes conceptions de l’amour libre…
Je crois que du jour où les concours de beauté furent mis hors de ma portée je n’ai fait qu’envier la célébrité.

Encore occupé à penser aux autres, ou plutôt à moi mais dans le regard des autres au lieu d’affronter ma solitude ou bien de l’aimer comme un aventurier, un pionnier ou simplement un penseur.
Bientôt érudit de la science de mes maîtres, je ne pouvais m’empêcher d’imaginer ce que les autres rataient à ne pas me côtoyer. Tant de choses à leur apprendre. On aurait fini par m’apprécier. Pd mais sage, un peu comme ces savants grecs de l’Antiquité. On m’aurait consulté pour les affaires publiques. Jules, nous aurions enfin pu dialoguer au même niveau. Bref ! C’est ici que ma vie s’achève, avec la télé.

La télé a été la seule à me rendre mon admiration, elle fît de mes esclaves des riches affranchis et de moi un martyr incompris. Que rêver de mieux ?
Le procès du chat au four à micro-ondes fît le tour du monde.
Il faut reconnaître ça de juste à la grande faucheuse, elle vous trouve la mort adéquate.
A chacun sa mort ! Quel génie ! La mienne fût médiatique ! Merci ! Ma recherche de la célébrité allié à mon désir de mort, les deux en un, je vois ça comme la consécration des actes de mes fidèles. Ces impensables créatures m’offrirent en sacrifice à moi-même. Ils avaient définitivement tout compris. Et puis quelle sophistication, c’est autre chose que de tomber d’un arbre. Me faire exploser, ça c’est vraiment moderne, j’adore, ça me donne un petit côté super nova, c’est tout moi.
Excellent ! Bravo ! Merci !

samedi 2 octobre 2010

Au milieu

Au milieu…


Au milieu, l’eau turquoise, une plume pour barque
Le canot dérive, les berges invisibles.
La plume sous la brise, l’amour sur le qui-vive,
Deux regards se croisent, la pluie fait clap clap clap.

Au milieu de l’essence, un mégot pour radeau
Le ciel durcit, intempéries dans les esprits
Le lac paraît petit, l’embarcation finie.
Peut-être la malchance, l’orage allume le bateau.


Au milieu du monde, passion et incompréhension
Sentiments naufragés, et facéties du temps
chavirent attachés, voyagent tels des amants.
Des gens, en ronde, aiment parce que c’est bon.


Au milieu de ma cervelle, une étincelle,
Allume mes espoirs de se revoir.
Deviens toujours comme l’onix, et sois ma soeur à jamais
Si l’amour est phénix, il meurt et renaît.

vendredi 1 octobre 2010

Inspiration aspirine

Mal aux cheveux, gueule de bois, la gueule de mon foie. Poignet douloureux. Cachet de boîte. Boîte à soûls. Etranges trous noirs, puits sans souvenirs, pluie sans sourire, rien de beau aujourd’hui, si ce n’est mon trench coat. Ma vie de papier est toute mouillée. Origami raplapla. Monogamie avec l’ennui, polygame des yeux, poly cames, les cieux. Lendemain déchantant et désenchanté. Encore un. Le jour me boude, jaloux de mes nuits. Je me Shéhérazade. Des centaines de nuit déjà. Dans mon compte, entre le miroir et l’étoile. Entre spéculations et considérations. Entre Narcisse et Icare. Tomber de haut ou pas. Au fond de la flotte quoi qu’il en soit.